Bertho* est un artiste que j’ai découvert à la faveur de mon travail de journaliste au début des années 2000. A l’époque son travail très axé illustration/fresques m’avait tapé dans l’œil avec son univers entre bande dessinée et travail figuratif très coloré. Ensuite, j’ai recroisé Bertho dans le cadre d’une exposition à laquelle j’ai participé en 2006, « Avant Travaux » dans la rue Bégand. Entre temps, il s’est mis à la sculpture. Je découvre donc un Bertho qui utilise une tronçonneuse pour donner vie à un billot de bois brut. Une performance qu’il exécute live devant les spectateurs admiratifs. Plusieurs heures après on retrouve un visage coloré très expressif. Un très bon souvenir !
Et puis, j’ai un peu perdu de vue le travail de Bertho pendant quelques années. Il a suffi des dernières journées du patrimoine à Troyes (cour de l’hôtel du Petit Louvre) pour me replonger dans un univers artistique qui a encore évolué.
Je retrouve le bois, les personnages très expressifs, mais je découvre aussi des œuvres plus poétiques avec des pièces de bois travaillées tout en gardant un aspect brut. Des oiseaux en pierre très stylisés viennent apporter une certaine légèreté à l’ensemble. Le bois, la pierre, le métal s’associent harmonieusement pour offrir au public un univers qui est propre à Bertho. Depuis peu, Bertho intègre aussi le verre dans ses œuvres apportant une touche supplémentaire.
« Je ne mets pas de titre à mes pièces, je ne veux pas diriger les gens, je veux qu’ils aient leur propre point de vue. L’oiseau est là comme un symbole de légèreté, de liberté, qui nargue l’humain qu’il domine. Quant aux personnages que je sculpte, ils sont une vision de l’égoïsme de la nature humaine. Les gens ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont » raconte -t’il.
Il conclut :
« Le mélange des matériaux à tout son sens pour moi. Je récupère beaucoup de morceaux de bois lors des affouages, je récupère aussi des pièces métalliques à droite à gauche pour construire mes pièces. Avec l’aide de l’artiste Victor Loiselet, le verre va s’inviter de plus en plus. En tout cas, je travaille avec encore plus de rigueur, je vais plus au bout des choses qu’avant. J’ai l’impression de retourner aux beaux-arts !».
Pour notre grand bonheur. Je vous laisse découvrir son travail le plus récent avec les photos qui accompagnent cet article.
Propos recueillis en sept 2022 par Brice
Bertho expose lors d'un marché de Marché de Noël à Vaudes les 3 et 4 décembre (10h-19h)
* Bruno Bertholomey (53 ans) dit Bertho, est issu d’une grande famille de cheminots que tout le monde appelait les Bertho. Son pseudo artistique est donc un hommage familial. Il suit un cursus aux Beaux-Arts jusqu’en 1994. En 1999, il obtient un CAP d’agencement.