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Édouard Guyot
Redonner vie au château de Vaux
Dans cet article sur Edouard Guyot, le propriétaire du château de Vaux (Fouchères), je ne vais pas revenir sur l’historique du château que vous découvrirez en visitant ledit château. Je vais plutôt revenir sur ce projet un peu fou initié voilà 6 ans par un jeune de 21 ans à l’époque.
Aujourd’hui, Edouard a 27 ans et a toujours une passion et une énergie intacte pour faire revivre ce château du 18e siècle.
« C’est un projet personnel que j’ai à cœur de mener avec toute mon énergie et mes tripes. Un projet avec ces moments difficiles et ces doutes. »
Un gros chantier avec de belles surprises
Acheté 500 000 euros à l’époque, le château était dans un mauvais état, les travaux sont estimés à 3 millions d’euros. Fort heureusement, en 1995, les derniers propriétaires ont protégé le toit et le bâtiment en mettant un parapluie de tôles avant que les dégâts ne soient irrémédiables. Mais les éléments ont fait leurs œuvres pendant 65 ans avant cette date. La structure du bâtiment, le toit et la charpente en ont fait les frais. Preuve en est cette saillie et ces étais en plein cœur du château ! Bien qu’Edouard eût prévu les travaux actuels (maçonnerie, charpente, couverture), selon ses aveux, il était temps de passer à l’action. En ce début d’année, c’est 700 000 euros qui ont été engagés par Edouard, notamment avec l’aide de l’Etat, de la région Grand Est et de la mission Stéphane Bern. La prise de risque est là.
Ces travaux étaient prévus 20 ans en arrière. Pour Edouard c’est remettre d’aplomb la partie la plus impressionnante et emblématique du château. Ainsi ce sont trois entreprises auboises (les moins disantes et les mieux notées techniquement) qui s’attèlent aux travaux depuis le début de l’année : Artisans couvreurs de Champagne, Didier Glais et Léon Noël. Le chantier doit s’achever en fin d’année. Les travaux sont suivis aussi bien par la DRAC Grand Est que les architectes des bâtiments de France. Mais le premier à suivre les travaux est Edouard qui ne veut pas dénaturer le château :
« Il est très important pour moi de suivre de près les travaux, car l'évolution est rapide. Une aussi vieille dame de 300 ans ne peut souffrir d’un lifting aussi rapide sans prendre avec bienveillance et sensibilité, son histoire ou son authenticité. Mon père dit souvent qu'il faut faire bien attention à ne pas réveiller les fantômes encore présents dans ces grandes demeures... ».
Ainsi tous les détails comptent comme ces petites réparations du passé qui font partie de son histoire ; ou alors l’aspect de la pierre avec ses aspérités et tâches. Toute la subtilité est d’avoir une patine uniforme y compris pour les pierres neuves.
Après avoir monté l’échafaudage, l’enlèvement des tôles sur le toit, fut un soulagement pour Edouard. Cela permit d’avoir de belles surprises, notamment avec des groupes sculptés dans un état remarquable. Il y en eu des mauvaises également, mais cela n’enlève pas la joie de voir cette partie reprendre progressivement son lustre d’antan !
Edouard devant un des groupes sculptés de la façade, qui est aujourd'hui nettoyé
Une aventure humaine avant tout
Si Edouard porte seul le projet « politique » et administratif autour du château. Il a la chance d’avoir le regard attentif de ses parents et de sa famille, qui ont déjà œuvré à la restauration de châteaux et leurs animations. « Ils sont confiants et contents que le château évolue », dit-il.
Pour l’aider dans l’entretien, il s’appuie sur un employé polyvalent, Laurent et un agent d’entretien, essentiellement pour les 4 gites, salles de réception, et l’entretien du parc.
Ensuite l’aide provient de bénévoles qui apprécient le projet. « En 6 saisons, on est passé de 40 bénévoles à 120, dont une très grande partie sont des locaux. Ceux-ci permettent de préparer le château et son parc avant la saison. Ils permettent de le faire vivre pendant la saison, les bénévoles sont essentiels ! ».
Au fil des ans, Edouard a étoffé la visite et les animations du château. « Chaque année, nous ouvrons une pièce du château. En termes d’animation, nous avons la traditionnelle chasse aux œufs, le rassemblement Chasse et Campagne. Cet événement se veut être une peinture rurale, traditionnelle, ludique et conviviale avec des animations et une soixantaine de stands. L’an passé, nous avons accueilli 2000 enfants. »
Mais cette année la crise sanitaire du Covid en a décidé autrement, Edouard a dû, la mort dans l’âme, annuler ces deux événements. Pareil, il ne pourra pas défendre un nouveau projet d’animation : l’Alchimie Festival : « Ce devait être un beau décalage entre un show lumière/pyrotechnique/musical (électro) et un lieu séculaire. Le rendez-vous est pris pour l’année prochaine ! »
« Mon objectif est de fidéliser le public en proposant une nouvelle enquête tous les ans ! »
Pour se consoler, les visites du château ont repris début juin, avec une nouvelle enquête que vous pourrez suivre tout au long de votre parcours. Si vous êtes joueur, tous les vendredis soir, vous pourrez élucider un crime à la lueur des bougies au sein du château. Des comédiens en costume seront là pour vous mettre dans une ambiance XIXe siècle, époque Vidocq.
Après 6 ans passé à Vaux, Edouard se sent aubois. « Venir à Vaux c’est un projet de vie, un mode de vie, celui de châtelain du XXIe siècle, bien loin de l’image que l’on peut en avoir. Depuis peu je suis investi dans la vie locale puisque je suis au conseil municipal de la commune de Fouchères. » conclue Edouard.
