Le festival Court en scène

Le grand cinéma en format court

Voilà déjà 5 ans que le festival Court en scène existe sur notre territoire, 5 ans que l’équipe du festival s’échine à promouvoir le format du court métrage. Cette année pour cause de crise sanitaire, le festival sera privé de son public dans les salles obscures. Mais le public ne sera pas privé du visionnage des 30 courts métrages sélectionnés puisque Canal 32 va permettre la diffusion de ceux -ci sur son antenne. Asseyez-vous confortablement dans votre canapé ou fauteuil pour cette 5^e édition de Court en scène qui a lieu tous les soirs du 16 au 22 novembre (20h50).

Son directeur, Nicolas Panay répond à quelques questions :

Pourquoi avoir créé le festival Court en scène ?

Le festival Court en Scène est né en 2016, de la volonté de deux personnes de faire connaître aux Aubois le cinéma d'auteur au format court et de créer un vrai évènement cinéma chaque année dans le département, avec des rencontres, des échanges et de la convivialité.

Dans cette année (très) particulière, nous avons jugé important de créer les conditions d'une continuité. Aussi, le festival n'aura pas lieu en salle, mais sur Canal 32, avec une séance tous les soirs à 20h50 du 16 au 22 novembre.

Quel est son objectif ?

Créer une émulation autour du cinéma d'auteur, provoquer des rencontres, attiser des curiosités. Le cinéma court est un format assez méconnu, en particulier le court métrage tourné en prise de vue réelle et à destination des adultes. La découverte de ce format d'écriture singulier est en général une vraie découverte pour le grand public. Mais le festival s'adresse aussi aux plus jeunes, en particulier avec des séances à destination des scolaires, qui sont reportées à une date ultérieure pour pouvoir se tenir en salle. Près de 1 000 élèves, de la maternelle au collège et de tout le département bénéficieront de ces séances de courts métrages adaptés.

Combien de personnes s’en occupent ?

Un directeur-salarié permanent travaille à la programmation, la communication, aux partenariats et au financement. Un bureau associatif composé de bénévoles pilote le projet. Et cette année, deux renforts pour la mise pour la mise en place de l'événement à quelques semaines de celui-ci. Une année ordinaire, nous avons un grand renfort de bénévoles aux dates du festival, mais cette année étant particulière et l'édition dématérialisée à la TV, nous n'avons pas de bénévoles pour cette 5e édition.

Pour cette édition, combien de films avez-vous reçu, visionné ?

Court en Scène est un festival international, et à ce titre nous recevons, en provenance du monde entier 1 400 films, qui ont tous été visionnés. Cela représente un travail de fond considérable, mais c'est parmi cette mine d'or qu'on retrouve les pépites qui seront diffusées cette année.

Avec le confinement, comment s’est opéré l’adaptation de la forme ? (du présentiel à la diffusion sur canal 32 ?)

Nous voulions que cette édition particulière de Court en Scène puisse ressembler au maximum à ce dont nous avons l'habitude : un festival de proximité, avec des échanges entre le public et les réalisateurs internationaux, dans un moment chaleureux et convivial. Il nous est paru évident qu'une adaptation du festival sur Canal 32 serait une excellente solution. Le média est local, connu de tous les Aubois, avec une excellente audience. Cette solution permettra au public de profiter du festival dans le confort de son salon. Nous sommes ravis que Fabrice Schlösser et ses équipes aient accepté de nous faire une petite place !

Combien de courts vont être diffusés ? comment s’est fait le choix ?

30 courts métrages participent à 3 compétitions :

- compétition officielle, avec des courts métrages de toutes nationalités. C'est la grande compétition du festival.

- compétition Grand Est, avec de courts métrages régionaux, dont deux tournés à Troyes. Ces films concourent aussi en compétition officielle.

- compétition européenne, avec des films européens hors France. On propose avec cette sélection de faire un pas de côté par rapport à notre programmation habituelle. Ces films concourent pour le prix du meilleur film européen.

Pouvez-vous parler de la programmation en mettant en avant quelques productions qui vous ont marqué ?

Mon rôle de directeur de festival m'oblige à une certaine neutralité ! Tous les films ont quelque chose de marquant et c'est pour ça qu'on les a sélectionnés. Toutefois, on pourrait citer le film franco-japonais HOMESICK, tourné en partie dans la no-go-zone de Fukushima, le lituanien KOLEKTIVINIAI SODAI, où le réalisateur a dû acheter une maison pour la faire brûler, QU'IMPORTE SI LES BÊTES MEURENT, film français tourné au Maroc et qui questionne profondément l'existence... chacun des 30 films à découvrir au festival a quelque chose d'unique !

Quel regard portez-vous la crise du Covid et les conséquences sur le monde cinéma (et de la culture en général)

De manière globale, les conséquences sont désastreuses et je ne vous apprends rien. Outre l'urgence immédiate de devoir protéger les populations et donc d'éviter les rassemblements, je crois que cette crise aura un impact durable dans notre art de vivre, notre manière de partager des moments en société. Quand cette crise sera terminée, nous devrons tous repenser le monde dans lequel on veut vivre, la culture aura toute sa part, mais elle doit aussi pouvoir s'adapter aux changements. Pour le moment, le secteur culturel est sinistré, mais pas abandonné. En tant que festival, les collectivités et l'État, nous permettent de maintenir un cap et de vous proposer ce festival sur Canal 32!