Amoureux du bon pain artisanal et de bonnes pâtisseries, je suis allé à la rencontre de Benjamin Villeflose, 34 ans, au cœur de sa boutique située avenue Gallieni à Sainte Savine. C’est au sein du fournil qu’il répond à mes questions.
C’est à 14 ans que Benjamin obtient son CAP Pâtissier et chocolatier à Paris, sa ville natale.
« A la base je voulais être boulanger, mais il n’y avait plus de place. J’ai obtenu une place en pâtisserie et j’ai été formé dans une maison réputée sur Paris. Quant à la boulangerie, je l’ai apprise sur le tas avec des boulangers de Paris. Aujourd’hui je fais autant de boulangerie que de pâtisserie, je prends autant de plaisir dans les deux disciplines. »
Benjamin rencontre dans une boutique celle qui est aujourd’hui sa femme, Sandy, 36 ans. A l’époque, elle était vendeuse. En 2014, ils décident d’entreprendre mais en dehors de la cohue parisienne en ouvrant une boulangerie-pâtisserie à Pont-sur-Yonne. Et puis en 2017, ils trouvent un bon équilibre entre ville et campagne, en s’installant à Sainte Savine. Ils n’ont pas bougé depuis.
Sa conception de la boulangerie et de la pâtisserie est entre tradition et modernité :
« Ce sont des métiers d’art qu’il faut respecter. Il faut apporter de la nouveauté tout en restant simple avec des goûts francs. J’essaie de prendre plaisir tout en gardant le goût des produits. Avoir de beaux produits avec de bons goûts est primordial. Dans la boulangerie, c’est pareil. On peut suivre des tendances, tout en respectant les bases. » explique-t-il.
Ce ne sont pas les prix (meilleure baguette tradition par exemple) ou son futur passage dans l’émission « Meilleur boulangerie de France » sur M6 qui vont monter à la tête de Benjamin :
« C’est bien mais ce n’est pas l’essentiel. Il faut rester humble et modeste, cela pousse à se remettre en question, à se dépasser et accepter les challenges. C’est aussi bien pour les gamins que j’ai en apprentissage ou autres. Cela permet également de mettre en valeur le "fait maison", on ne fait pas du carton ! » raconte Benjamin.
Avec le temps et ses 20 ans de carrière, Benjamin a appris à déléguer auprès de ses employés qui sont au nombre de 15, dont 4 en pâtisserie et 3 en boulangerie. Il ajoute :
« Il faut savoir se ménager; avant je faisais des journées de 3h à 19h. Aujourd’hui avec un enfant, je prends le temps d’être là pour lui, il y a une vie après mon boulot. Par contre, je ne délaisse pas mes employés, je suis attentif à leur bien-être. On est une équipe soudée dans une boutique familiale. Mes expériences passées me permettent de savoir qu’il est important de respecter ses salariés. »
Chez Benjamin, on sent aussi le respect du client et une volonté de défendre un commerce de proximité :
« Je me bats pour l’artisanat tous les jours et je veux proposer un développement commercial à taille humaine. Ainsi je vais agrandir le labo pour que mes salariés travaillent dans des conditions agréables, mais aussi la boutique pour mieux accueillir les clients. Avant tout ce qui me fait avancer ce sont les gens qui viennent chez nous et je pense qu'ils apprécient ce que l’on leur propose ».
Pour garder le contact avec leur clientèle, les Villeflose font en sorte d’être présent sur les réseaux sociaux pour montrer leur travail.
« C’est du boulot en plus, on ne peut pas être à 100%, et il faut proposer des publications intéressantes ».
A fond, la boulangerie l’a été pendant le confinement; après une ruée sur les baguettes le jour de son annonce, le couple a retroussé ses manches et a proposé un service de livraison à domicile :
« Quand on a annoncé sur les réseaux sociaux ce service, on a eu du mal à répondre aux messages. En tout cas cela nous a permis de bien découvrir l’Aube ! » conclut-il.
Nous artisans ont du talent, soutenons-les !
Propos recueillis par Brice, août 2022
Boulangerie Villeflose
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